Vocabulaire à utiliser en pomologie

Chaque mot est suivi de son origine souvent latine, ce qui permet de mieux retenir, de mieux comprendre.

Pomologie :(pomum :fruit) Partie de l'agronomie qui traite des fruits mais plus particulièrement des fruits à pépins et donc, science des fruits, et nom des pommes !   Eve a mangé le « pomum » c'est-à-dire le fruit (défendu).   Pour les drupes à noyaux, on pourrait dire drupologie.

1. LE FRUIT

Acuminé (lat.) : qui se termine par une pointe effilée. C'est un terme de botanique qu'on utilise dans la description des pépins, noyaux ou akènes.

Aigrette (f): (du provençal « aigreta » : héron)Bouquet de poils au sommet de certains fruits.

Akène (m) :( du gr. Khainein : s'ouvrir) : fruit sec indéhiscent (qui ne s'ouvre pas à maturité : ex. la noisette) à une seule graine.

Alternance (f) : Irrégularité de la production selon les années. Un arbre qui n'alterne jamais présente un caractère discriminant intéressant. Bien que génétique, l'alternance peut être modifiée par la taille et l'éclaircissage.

Bosselé : Voir cuvette oculaire.

Calvillée : Se dit d'une pomme qui présente  des côtes marquées du coté cuvette oculaire  comme les pommes appelées Calvilles. Le fruit est dit côtelé.

Caractères discriminants : Voir « discriminant ».

Caractères végétatifs : (voir à la fin).

Carpelle (m) : (karpos : fruit) élément de la fleur qui porte les ovules. C'est la loge ovulaire qui peut comprendre un seul ovule (uniovulée) ou plusieurs ovules (pluriovulée) La cerise ne possède qu'un carpelle, la pomme en possède 5 . Ceux-ci sont soudés ensemble et forment le pistil.

Chair (f) :( latin caro et carnem, attiré par « chère », bonne chère, bon visage), mésocarpe en botanique. La chair des fruits est constituée de grosses cellules gorgées de sucres et d'acides organiques. De nombreuses variables (tendre, ferme, juteuse, farineuse, sucrée, acide, amère etc.) permettent l'identification, sans parler de la saveur plus subjective mais à explorer.

Côtelé : (voir cuvette oculaire)

Couleur (f): On distingue la couleur de fond de la couleur de recouvrement, ou couleur secondaire, d'ailleurs la plus voyante et la plus distinctive. On doit décrire le fruit à maturité car sa couleur varie. La couleur de fond est souvent jaune ou verte (chez les pommes ou poires). Le recouvrement peut être strié ou lavé. Il comporte du russeting (roussissure) ou du liège (rugueux au toucher). Marlaud ne distingue pas moins de 150 variations dans la notation de la couleur.

Coupe équatoriale : coupe horizontale d'un fruit selon l'équateur.

Coupe méridienne : Coupe verticale, faite selon un méridien. On distingue alors les faisceaux carpellaires.?Ces deux coupes permettent de distinguer les différents faisceaux (pétalaires et sépalaires,) et leur couleur.

Cul (m) : Voir « Cuvette pédonculaire » et « Œil ». Selon les régions le « cul » est soit la cuvette de l'œil, soit la cuvette du pédoncule (Bretagne par ex.).?Tomber sur le cul chez eux présente donc certains risques.

Cuticule (f) : (petite peau), pellicule fine, épaisse, dure ( pomme « Peau de vache »), résistante, fragile. La peau se nomme épicarpe en botanique.

Cuvette oculaire (f) (œil) :Ne pas confondre la cuvette de l'œil (couronne) et son ouverture (voir œil). La largeur de la cuvette se mesure au pied à coulisse mais on rapporte cette mesure à la taille du fruit. Il faut noter sa  profondeur (les fruits allongés sont souvent sans cuvette, l'œil est à fleur de peau) et son aspect : les côtes ( bosses qui se prolongent parfois sur toute la hauteur du fruit, au nombre de cinq plus ou moins marquées), le ou les mamelons (bosse souvent unique et caractéristique comme celle de la De Flandre). La couronne peut être unie (sans aspérités). On peut noter encore la forme de la cuvette (en cratère, en cuvette).

Cuvette pédonculaire (f) : (ou bassin) Mêmes remarques que précédemment mais pas de côtes ni de mamelons sauf caractère discriminant (voir gibbosité). Pour les cerises et prunes à cuvettes peu profondes, on note qu'elle peut ou non retenir l'eau.?On doit noter encore le russeting dans la cuvette pédonculaire, abondant ou non, et en définir la couleur, chose délicate.

Détermination = identification (idem= de même) : Donner ou retrouver une identité. Les pomologues avertis observent les caractères déterminants (pépins, enveloppe, chair, peau, pédoncule, œil, mais encore feuilles, rameaux, branches, arbre, sol, climat, ciel peut-être !). Mais un pomologue plus averti distingue tout de suite le caractère discriminant (voir ci-dessous).  Comme quoi la pomologie est une longue connivence avec les fruits.

Discriminant (séparer, distinguer) : caractère remarquable d'un fruit, détail qui le caractérise : la couture en relief de la Winter Banana, la trace verticale grise de la poire de Curé. Comme pour les visages ou les silhouettes, une longue habitude des fruits, leur connaissance intime, permet de reconnaître au premier coup d'œil ces caractères que le novice ne voit pas. (Auberive, De Lestre, De Flandre etc.)

Drupe (f) : (pulpe) : fruit charnu (péricarpe) dont l'endocarpe lignifié forme un noyau.?La pêche est un bon exemple de drupe.

Échantillon (m) : Pour déterminer un fruit il est nécessaire d'avoir une quantité minimum de fruits de la variété faute d'avoir le fruit parfait, typique et qui n'existe pas. 4 à 5 fruits moyens sont au minimum nécessaires.

Endocarpe (m) : (endo :dedans, carpe :fruit) : partie interne du fruit.

Épiderme (m) : nom utilisé improprement pour désigner la peau (sa surface, voir cuticule). L'épiderme (l'épicarpe) d'un fruit peut être lisse, rugueux, liégeux, pruiné, brillant, mat, gras, huileux (voir aussi couleurs).

Forme (m): Pour la forme des poires, pommes, cerises ou prunes, voir « Eléments d'analyse pomologique ». Dans les fiches descriptives, on se doit d'utiliser les 11 termes retenus par l'UPF, en son temps.  Quelques termes -Oblong : rectangulaire ou plus long que large -Tronconique : cône dont le sommet est coupé -Biovoïde (2 œufs) (Pomme Citron) - Piriforme : en forme de poire.

Gibbosité (f): (du latin gibba : bosse). Excroissance ou saillie de la chair du fruit en général au bord de la cuvette pédonculaire. (ex. Cul Noué de Bretagne, Couard de l'Aube)

Glandes foliaires : Les glandes foliaires sont des organes globuleux, parfois colorés, pouvant secréter une substance particulière. Elles  peuvent être disposées sur le pétiole  ou sur le limbe de la feuilles, mais peuvent parfois coexister. Les Glandes pétiolaires  sont généralement plus grandes que les limbères.

Lenticelles : (lentille) voie d'aération chez les végétaux (pores). Sur le fruit ce sont des points (ponctuation, tache, piquetage, picture=voir ce mot). Étudier leur grosseur, leur coloration, leur densité, leur place. Sont -elles auréolées (entourées) de blanc, vert ou marron. Sont-elles en relief (Michelotte) ? Ex. grosses lenticelles étoilées nombreuses de la Rtte Etoilée, de la Granny Smith ou de la Rtte blanche du Canada.

Lilacé : couleur du lilas.

Lilial : de la blancheur du lis.

Mamelonné : (mamelle) Voir cuvette.

Nectaires (m) : (nectar :breuvage des dieux) glandes secrétant le nectar(Nectarifères). On les trouve généralement et le plus souvent  à la base des pièces florales (pétales) où ils  attirent les insectes pollinisateurs. Parfois il existe aussi des  nectaires  qui peuvent être extra-floraux et se situer  sur le pétiole des feuilles d'arbres à noyau (Glandes foliaires). Leur étude est importante dans le cas du pêcher et parfois du cerisier.

Noyau (m) : (nucalis= noix) Il adhère ou non à la chair. Décrire ses arêtes, ses flancs (rebondis ou aplatis), sa forme (ovoïde, lenticulaire, aplatie…), sa dureté, son contenu.

Oeil (m) : (oculus-ocelle), on dit aussi ombilic ou cul selon les régions (Cul-de –chien, Cul d'oison, Cul noir). C'est le côté opposé au pédoncule, les débris de la fleur dont on voit encore souvent les sépales (voir cuvette). L'œil est ouvert quand les sépales sont largement repliés vers l'extérieur, sinon il est clos. Entre les deux, l'œil est mi-clos. La position et la forme des sépales peuvent être des caractères discriminants. Cette notion d'ouverture tellement variable sur un même fruit est en voie d'abandon par certains descripteurs.?Les Bretons nomment « cul » la cuvette pédonculaire tandis que l'œil est appelé « mouche » : ex.  Mouche Creuse.

Onglet (m): (lat. ungula= ongle) Le terme est employé en géométrie, en imprimerie, en boucherie et en menuiserie. Mais en botanique il signifie à la fois la partie du pétale ou du sépale qui loge dans le calice ainsi que l'entaille  qu'on pratique sur un végétal à l'aide de l'ongle. Les greffeurs donnent le nom d'onglet à la partie restante du porte-greffe, partie qui doit être supprimée après reprise de la greffe ou utilisée comme tuteur.

Pédoncule (m) (du bas latin) :Pièce florale qui porte la fleur, puis le fruit. Mot à préférer à queue dans les fiches descriptives, puisque le mot queue désigne un appendice terminal. Le pédicelle est, soit la division du pédoncule, soit un pédoncule très fin. ?En Bretagne, le pédoncule est appelé « pied » d'où les nombreux fruits comportant ce mot : Pied de Loup, Gros Pied etc.

Picture (f) : (anglicisme et même franglais pour remplacer le mot tiqueture ou piqueture). Voir « lenticelles »

Point pistillaire : se dit pour les fruits à noyau. C'est la cicatrice du pistil en pointe ou en légère dépression qui se trouve du côté opposé au pédoncule.

Pruine (f) (pruina :gelée blanche) : matière cireuse, blanchâtre recouvrant certains fruits. Le mot prune vient-il de pruine ou pruine de prune ?

Russeting (m) : (lat. russus, roux, en anglais rouge-brun). Roussissure parfois liégeuse qui caractérise certains fruits. Pour certains auteurs, le russeting est une réaction du fruit face à une agression. En 2003 , de nombreux fruits possédaient  un gros cerne de russeting autour de l'œil (gelée d'avril ? Mauvaise pollinisation ?)

Sépales (m): (enveloppe) le sépale (5 chez les rosacées) est souvent vert. Les sépales  sont placés sous les pétales, en alternance.

Sillon (m) :( du gaulois selj= mesure de terre). Chez les fruits à noyau, le sillon vertical est plus ou moins large ou profond.

Stipules (f) : (lat stipula, tige, paille) Les stipules sont des éléments qui font partie de la feuille. Elles sont au nombre de deux  et ressemblent généralement à de toutes  petites feuilles. Elles sont situés à la base du pétiole de part et d'autre de celui-ci.

Variété (f) : La variété est le domaine des collectionneurs dernier volet de la classification des plantes. La pomme est une espèce, la Reinette Baumann est une variété.

 

 

Exemple de classification (les classifications ont changé au cours des années, celle-là semble la plus récente et les botanistes s'occupent à trouver des classifications irréprochables).

  1. Variété : Jolibois. On compte environ 20 000 variétés (cultivars) dans le monde.
  2. Espèce : Pommier domestique ou commun, Malus pumila, ce qui veut dire pommier nain. C'est normal si on compare avec le Malus sieversii aux arbres géants.
  3. Genre : malus. (Il y a une quarantaine d'espèces de malus dans le monde)
  4. Famille : rosacées (qui comprend presque tous les arbres fruitiers d'Europe et les rosiers). ? On peut aussi classer pommiers, poiriers et cognassiers dans les malacées, les pruniers et pêchers dans les amygdalacées (en forme d'amande).
  5. Ordre : rosales.
  6. Classe : dicotylédones (2 cotylédons dans le pépin)?du groupe des angiospermes ( à graines enfermées dans le fruit). Etc.

 

 

2. Caractères végétatifs : La végétation de l'arbre mérite d'être observée si on veut recueillir des indices supplémentaires caractéristiques. Le bois est faible ou fort. Les rameaux, rares, nombreux, étalés, érigés, courts, longs, grêles, gros, droits, coudés, lisses… Notez-en la couleur. Les lenticelles (voir pour le fruit). Les yeux ou bourgeons, petits, gros, glabres, cotonneux, collés sur l'écorce ou dressés (détachés en tout cas), les écailles (couleur, forme). Les feuilles, petites, grandes, larges, étroites, acuminées, dentelées, crénelées, planes, en gouttière, épaisses, feutrées, voir dessus, dessous, nervures, dents…Pétiole, cannelé, court, fin, possède ou non des stipules (très visibles sur le cerisier) où ? combien ? Pétales et sépales, couleur, forme, place. La floraison, l'alternance, la sensibilité aux maladies, l'aspect de l'arbre (basitonie (branches à la base), mésotonie (branches également réparties), acrotonie (branches en haut), le port de l'arbre qui prend note de l'angle de ramification (port dressé, érigé (api rose, De l'Estre) ou étalé à pleureur (Reinette Abry, Elisa Rathke). Restent encore d'autres caractères comme l'entre-nœud ou  mérithalles et la pubescence qui comme chez l'adolescent indique la présence de poils duveteux.

Corymbe : (en grec :sommet) : grappe de fleurs dont les pédoncules partent de points différents, mais s'étalent sur un même niveau (poirier, prunier). Dans le cas de l'ombelle (umbella : parasol), les pédoncules partent du même point terminal. Le trochet est appelé fausse ombelle.? 

Coussinets (coxa = cuisse) : sur le rameau.? 

Éclaircissage Diminution naturelle ou artificielle des fleurs ou des fruits (chute physiologique des fruits par ex.) L'éclaircissage peut être manuel ou chimique. En diminuant le nombre final de fruits, on augmente leur grosseur et l'on permet une meilleure récolte l'année suivante.?

Ecorce : ( Chrestien de Troyes, 1176/ manteau de peau). Chaque variété à une écorce particulière. Elle peut être lisse, rugueuse, gercée ou plus ou moins profondément sillonnée et de couleurs différentes . Attention , n'examinez pas l'écorce de l'intermédiaire !

Floribondité : (fleur) Importance plus ou moins grande de la floraison.? 

Foliole : Division du limbe d'une feuille composée mais surtout (pour le pomologue), petite feuille attachée au pédoncule d'un fruit.?

Intermédiaire : variété greffée entre le porte-greffe et la variété finale. Elle est choisie pour sa régularité, sa droiture, sa beauté. ? 

Mérithalle ou entre-nœud : distance entre deux bourgeons, ou entre deux départs de feuilles sur la brindille, très variable selon les variétés.?

Nectaire (nectar :breuvage des dieux) : glande secrétant le nectar. On trouve ces glandes sur le pétiole des feuilles d'arbres à noyau. Leur étude est importante dans le cas du pêcher. On les rencontre aussi sur les feuilles (Glandes foliaires). ?

Nouaison (ou nouure-- nœud) Passage du stade fleur au stade fruit.

Noyau : Enveloppe contenant l'amande (lat. amygdala) qui est la graine des fruits monostyles ou monospermes (châtaigne, noix).

Pépin (orig.inconnue) : Graine des malus, pirus  ou cydonia(coings). Les rosacées ont 5 carpelles contenant chacune un ou 2 pépins.?

Phénologie (Science du paraître) D'abord branche de la météo qui s'occupe de l'influence des climats sur la végétation. Étude de la chronologie des stades de la vie végétale en relation avec le climat.

Ploïdie : Stock chromosomique. Combinaison des chromosomes. Quand ils sont assemblés par deux, la variété est dite bi ploïde ou diploïde). Par trois, elle est appelée triploïdie. La qualité du pollen et la fécondité sont diminuées dans le cas des variétés triploïdes.

Pubescent (pubes, pubis, puberté) : poilu, velu ou velouté.?

Squameux (écaille), écailleux. ?

Vigueur : La vigueur est appréciée par la mesure de la circonférence du tronc à 20 cm au-dessus du point de greffe

Jean LEFEVRE, complété par Georges Gueutal.